Sur une interface tactile: on ne clique pas, on touche. Derrière cette phrase, pleine de bon sens, se cache toute une façon de penser une interface tactile. Ce n’est pas qu’une simple histoire de vocabulaire …
La taille, ça compte …
La différence fondamentale entre un pointeur de souris et un doigt: c’est la précision. Avec une souris, l’utilisateur est capable de pointer une zone au pixel près. Avec un doigt, c’est tout autre chose; il y a la contrainte physique de la taille. La capacité d’un individu à pointer précisément quelque chose est inversement proportionnelle à la taille de son(ses) doigt(s).
Nous ne sommes pas tous égaux face à la nature: la taille des doigts varie d’un individu à l’autre (et même au cours de sa vie). Une étude du MIT1 arrive cependant à dégager des mensurations moyennes :
- Diamètre global: de 16 à 20mm,
- Diamètre de la pulpe: de 10 à 14mm,
- Diamètre de la pointe: de 8 à 10mm.
Il faut bien distinguer la pulpe de la pointe du doigt. La pointe est la partie qui se trouve tout au bout du doigt, pour toucher une surface avec la pointe du doigt, il faut un angle d’environ 90° entre le doigt et cette dernière. Cela demande un effort particulier à l’utilisateur. La pulpe, quant à elle, est l’extrémité charnue du doigt. C’est celle que l’on utilise naturellement pour pointer / toucher; sans effort donc.
Voilà pourquoi c’est la taille de la pulpe qui doit être prise en compte dans les interactions tactiles. On peut donc dégager une limite de taille en dessous de laquelle l’utilisateur aura du mal à interagir… Il y a plusieurs écoles Ubuntu2 et Nokia3 préconisent 1cm, Microsoft4: 0.9 cm et Google5: de 0,7 à 1cm. On reste cependant dans les mêmes eaux …
Un peu de math
Nous avons l’habitude de travailler avec des points (ou pixels) et non des cm dans nos développements. Pour obtenir la taille réelle en fonction de la taille en pixels et de la densité (en ppcm6 ou en ppi 7), c’est une simple division:
Le tableau ci-dessous résume la situation sur la gamme des appareils Apple (iPhone et iPad)8. On se rends compte que la taille de confort (en points) dépend bel et bien de l’appareil sur lequel est présentée l’interface concernée …
Appareil | Resolution | PPI | Retina ? | Points par cm |
---|---|---|---|---|
iPhone 3G/3GS | 480 x 320 | 163 | Non | 64 |
iPhone 4/4S | 960 x 640 | 326 | Oui | 64 |
iPhone 5 | 1136 x 640 | 326 | Oui | 64 |
iPad | 1024 x 768 | 132 | Non | 51 |
iPad Retina | 2048 x 1536 | 264 | Oui | 51 |
iPad mini | 1024 x 768 | 163 | Non | 64 |
Maintenant, on ne va pas non plus mettre en place une interface spécifique pour chaque génération d’appareil ! Dans le cas des produits iOS, je pense que 50pt est la limite en dessous de laquelle il ne faut pas descendre pour les actions courantes. En dessous de cette taille, on commence à mettre l’utilisateur dans une situation d’inconfort. Apple, de son coté, préconise de ne pas descendre en dessous de 44pt * 44pt9. Il ne faut surtout pas hésiter à aller au delà du minimum préconisé: vos utilisateurs n’en seront que plus à l’aise !
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